donderdag 18 juni 2009

L'autre ne veut pas

Op 17 mei verscheen de vertaling van een stuk van Stefan Hertmans in Le Monde. Ik stuurde dit stuk als reactie naar Le Monde.

L’autre ne veut pas

L’article d’opinion de Stefan Hertmans (La langue de l’autre, 17 mai) répresente d’une façon caricaturale tant le mouvement séparatiste en Flandre que l’histoire de la Belgique, que les mesures que le gouvernement flamand et quelques communes de la périphérie flamande de Bruxelles prennent pour protéger la culture et la langue néerlandaises de cette region. Hertmans estime que le séparatisme part du principe d’une Europe des régions, que les séparatistes veulent un repli protectionniste sur soi-même du peuple flamand et que le séparatisme provient du postmodernisme qui devient synonyme de fondamentalisme. On exige plus d’un écrivain flamand qui se veut analyste de la société flamande.

Premièrement, le séparatisme flamand, comme chaque séparatisme européen, ne part pas d’une vision d’une Europe des régions. Pour les séparatistes cette Europe des régions ne suffit pas. Ils veulent une Europe des nations ou des peuples, dans laquelle toutes les nations (à ne pas confondre avec les états existants) européennes participent sur une base égale. Maintenant, on a une Europe des états, où quelques états, gouvernés par une nation dominante (p.ex. les Castiliens en Espagne, les Anglais au Royaume-Uni) ont une voix à la table, pendant que les nations que ne possèdent pas encore leur propre état n’ont rien à dire (les Catalans, les Basques et les Galiciens en Espagne; les Écossais, les Gallois et les Irlandais du Nord au R-U). La Comité des Régions est un mauvaise blague pour faire taire ces nations sans état.

La manière dont Hertmans réinterprète l’histoire de la Belgique est stupéfiante. Pour lui, la Belgique, fruit d’une fusion unique d’éléments latins et germaniques, était une création organique et non pas artificielle, datant de bien longtemps avant 1830. L’histoire de la Belgique ressemble ici à l’histoire de la France. La culture française était imposée par le gouvernement au deux peuples non-francophones, les Flamands néerlandophones et la Wallons, qui, on l’oublie souvent, ne parlaient pas le français. Pour citer Hertmans, « la Belgique sera latine ou elle ne sera pas » exprimait l’idéologie du nouvel état. Pour Hertmans, les efforts de l’état belge de dénationaliser ses peuples constituants (j’ignore maintenant les Allemands annexés après la première guerre par la Belgique et la toute petite minorité luxembourgeoise de la province belge de Luxembourg) est organique. Loin d’être organique, l’idéologie de l’état belge d’imposer une culture étrange sur deux peuples était extrêmement artificielle, pire, inacceptable.

Loin d’être sorti du postmodernisme, qui en fait nie l’importance politique des identités ethniques, et encore plus loin d’être fondamentaliste, le séparatisme flamand comprend que les états fonctionnent beaucoup plus mieux quand les habitants se sentent membres d’une nation culturellement homogène (ce qu’il ne veut pas dire monolithique), où une partie ne se sent pas supérieure à d’autres groups.

Les efforts de protéger la péripherie flamande de Bruxelles, d’ailleurs décrits faussement par Marion Van Renterghem (Histoire belge, 22 mai), ne sont pas de signes d’une paranoïa protectionniste. Les Flamands on vu que l’état belge francisait leur capitale et beaucoup des villages flamandes qui se trouvent maintenant au-dessous de la frontière linguistique. N’est-il pas normale que l’on veut éviter le même sort pour la périphérie ? Les Québecois comprennent très bien de quoi il s’agît. J’invite les Français à nous comprendre aussi. J’invite Hertmans à se débarasser du bandeau de son multiculturalisme irréaliste et dogmatique.

Hertmans félicite la Belgique parce que son hybridité serait un atout. Ce que je vois chez mes « compatriotes » francophones n’a rien à voir avec de l’hybridité. Ils se voient francophones (bien sûr je n’ai aucun problème avec ça) souvent sans aucun intérêt dans la culture et la mentalité flamandes. Beaucoup d’entre eux ne veulent pas parler le néerlandais, un « patois » inférieure à leur langue mondiale, à leur dire. Pour eux la Belgique veut dire : on a le droit de recevoir des subventions énormes du Nord (plus que l’Allemagne de l’Ouest donnait à la RDA), mais on n’est pas obligé de respecter ces donateurs généreux.

Hertmans ne voit qu’une solution pour la Belgique : apprendre la langue de l’Autre. « Celui qui refuse de parler une seconde langue dans ce pays, est déjà séparatiste. » Il a raison, mais ceux qui en lu son article le savent déjà : il n’y a pas de salut pour la Belgique. Et ceux qui sont responsable ce ne sont pas les Flamands, ces polyglottes de la solidarité. Ce sont les francophones. Bornés (il y a d’exceptions bien sûr) par leur arrogance d’une perception de soi-même comme membres d’une culture supérieure, ils ont condamné cet état à la peine de mort, dès le moment où les Flamands ont survis les attaques francisantes de ce même état. Qui sont donc les racistes ou les xénophobes ?

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